L’argent est l’une des principales causes de séparation dans un couple ! Selon une étude de l’association Relate, sur plus de 2 033 personnes interrogées, 35 % des ces personnes envisagent une séparation à cause de l’augmentation du coût de la vie ! De tout temps, l’argent est source de tension dans un couple, surtout quand il y a une différence de salaire entre les deux partenaires. Heureusement, il est possible de mettre des choses en place pour éviter de se séparer à cause de l’argent, voici 7 conseils.
Parler d’argent dès le début de votre couple
Parler d’argent c’est assez tabou en France et dans un couple, c’est même encore plus mal vu, car on est censé s’aimer et vivre d’amour et d’eau fraîche, sans que l’argent interfère dans tout cela, mais la vérité, c’est qu’il est important de parler d’argent dès le début et de définir ensemble comment vous souhaitez gérer votre budget couple. Au début de la relation, tout est tout beau tout rose, on accepte plus facilement certaines choses de l’autre, on est plus souple, mais sur le long terme, la situation peut devenir pesante. Sachant que l’argent fait partie des causes de rupture dans un couple, il est important d’en parler.
Parler d’argent, c’est aussi dire à l’autre comment vous gérez votre argent. Comment vous vous comportez vis-à-vis de l’argent : plutôt dépensier, plutôt radin/économe, plutôt insouciant, à ne jamais regarder ce que vous avez sur votre compte… S’il ou elle sait comment vous vous comportez au niveau de la gestion des finances personnelles dès le début, il (elle) pourra vous aider à améliorer votre budget et dès le début, il (elle) saura comment vous réagissez. Ainsi, pas de mauvaise surprise, il (elle) sait dans quoi il (elle) s’embarque.
Définir vos objectifs de vie
Lorsque vous allez parler d’argent, vous allez certainement en venir à vos objectifs de vie. Il est important de parler de ses objectifs de vie à long terme, surtout si cela peut avoir un impact financier dans le couple. Imaginons que vous souhaitiez reprendre vos études, ou créer votre entreprise, cela va forcément occasionner une baisse de revenus. Votre conjoint doit alors être averti dès le début de vos projets. Idem : certains hommes ou femmes préfèrent être parent au foyer, ce qui peut ne pas plaire au partenaire. Ce sont toutes ces choses qu’il faut pouvoir aborder dans le couple.
Vous pouvez et devez définir des objectifs de couple à long terme, cela va vous aider lorsqu’il y aura des tensions liées à l’argent.
Éviter d’avoir un seul compte
Je vois de nombreux couples n’avoir qu’un seul compte, qu’une seule carte bancaire, et leurs deux salaires versés sur cet unique compte. Puis, sur ce compte, sont prélevées toutes les charges, y compris les charges personnelles, comme l’abonnement du téléphone portable de madame ou l’abonnement à la salle de sport de monsieur. Cela peut marcher un temps, mais qu’en sera-t-il en cas de coup dur de la vie, comme une perte d’emploi, par exemple, particulièrement quand l’un des 2 est dépensier ? Ou quand l’un des partenaires est un fumeur ? Cela va créer des tensions ! Selon moi, chacun doit garder son indépendance financière, avoir son propre compte et sa propre carte bancaire, avec laquelle il ou elle effectuera ses achats plaisir, sans subir les reproches du conjoint.
Voici la répartition que je prône et que je mets personnellement en place : chacun a son compte personnel, sur lequel est versé son salaire. Les charges personnelles sont prélevées sur ce compte, puis une partie du salaire va sur un compte commun pour payer les charges communes. Ainsi, chacun garde son autonomie financière, sans que le conjoint puisse avoir un regard ou même un “contrôle” sur les dépenses de l’autre.
C’est important de ne pas se sentir fliqué par l’autre. Grâce à cette organisation, vous évitez de devoir rendre des comptes sur chacune de vos dépenses.
Attention cependant, cette manière de gérer ne veut pas dire non plus que l’on peut faire n’importe quoi, on a une certaine responsabilité vis-à-vis du conjoint au niveau du paiement des charges, au niveau des enfants s’il y en a et il ne s’agit pas de se retrouver à chaque fin de mois dans le rouge, car si c’est le cas, le conjoint va tout de même devoir compenser et cela va créer des tensions.
Mettre en place une répartition équitable des paiements et des dépenses
Pour éviter les phrases du type “Je paie tout” ; “tu dois changer de travail, car je n’en peux plus de faire des heures supplémentaires” ou “j’ai l’impression de me battre seul pour payer les charges de la maison”, vous devez mettre en place une juste répartition du paiement des dépenses en fonction de vos salaires. C’est primordial, surtout lorsqu’il y a une différence de salaire importante entre les 2 (au minimum 500 € de différence), c’est ce que j’appelle la répartition des dépenses au prorata de ses revenus. Pour calculer le montant que chacun va payer, il suffit de faire un simple calcul :
Plus petit salaire × 100 ÷ (plus petit salaire + plus gros salaire)
Voici un exemple avec un couple : la personne 1 gagne 1 500 € et la personne 2 gagne 2 500 €.
1 500×100 ÷ (1 500+2 500)
150 000 ÷ 4 000 = 37,5 %
La personne avec le plus petit salaire va donc payer 37,5 % des charges tandis que la personne avec le plus gros salaire va payer 62,5 %.
Si le couple a 1 500 € de charges,
la personne 1 va donc payer 562,5 € et
la personne 2 : 937,5 €
Avec ce calcul, chacun paie les charges à la hauteur de ses revenus. C’est certes, une manière de payer ses dépenses encore peu répandue, mais je la trouve juste. Personne n’a le sentiment de payer plus que l’autre, chacun paie sa part en fonction de son salaire, c’est selon moi l’une des meilleures façons de gérer son salaire.
Voir mon simulateur pour calculer le prorata en fonction de son salaire
Ne pas laisser l’un des conjoints gérer seul son argent
Vous devez connaître vos charges, vous devez remplir vos déclarations à 2. Comme on dit : “La confiance n’exclut pas le contrôle”. En cas d’erreur, de dettes ou tout autre chose qui pourrait mettre à mal votre budget, celui qui gère l’argent sera responsable, mais vous aussi, car vous auriez dû vérifier. Vérifier ne signifie pas ne pas faire confiance, mais cela réduit les risques de faire des erreurs. Lorsque vous laissez le soin à votre conjoint de gérer les finances, il peut prendre de mauvaises décisions, des décisions que vous n’auriez peut-être pas prises vous-même.
Vous n’avez pas nécessairement besoin de gérer les finances de votre côté, mais vous devez être vigilant ; vous devez demander à votre conjoint de vous consulter pour obtenir votre accord pour toutes décisions liées à l’argent. Vous devez vous rendre aux rendez-vous à la banque ensemble, vous devez poser des questions (même si vous pensez qu’elles sont bêtes) et surtout, vous devez comprendre tout ce dont votre conjoint(e) vous parle en matière d’argent. Là encore, posez des questions pour bien comprendre les enjeux, par exemple, de tel ou tel placement, etc.
Faire des points financiers régulièrement et à chaque changement de situation
Pendant un temps, tout peut rouler financièrement et à un moment, il peut intervenir un changement de situation, familial ou professionnel (changement de travail, parent au foyer, augmentation de salaire, arrivée d’un enfant, etc.) En fonction de ce changement de situation, vous devez refaire un point financier et vous mettre à nouveau d’accord sur la gestion de vos finances personnelles en couple.
Un changement de situation qui peut être vu d’un bon œil pour l’un ne sera pas forcément vu d’un bon œil pour l’autre. Imaginons que vous ayez obtenu une importante promotion avec une augmentation de salaire à la clé. Vous allez forcément être content, vous allez pouvoir vous faire plaisir un peu plus : shopping, restaurants, sorties, etc., mais le conjoint qui, lui, n’a pas vu son salaire augmenter, va peut-être mal vivre la situation. Cela ne veut pas dire qu’il ne sera pas content pour vous, mais il voudra sans doute revoir le budget couple, cela peut passer par revoir la répartition du paiement des dépenses.
L’idée est de communiquer et d’adapter son budget à chaque changement pour que, dans le couple, vous soyez toujours sur la même longueur d’ondes au niveau financier.
Choisir le bon régime matrimonial
Vous souhaitez vous marier. C’est un heureux événement, mais là encore, des questions financières vont se poser : quel régime matrimonial il faut choisir ? Les ¾ des couples optent pour la “communauté de biens réduite aux acquêts”, ce qui veut dire que tout ce qui a été acquis pendant le mariage appartient de façon égale aux 2 conjoints mariés. Les futurs mariés choisissent souvent ce régime, car ils ne veulent pas froisser l’autre et, comme dit plus haut, parler d’argent est souvent encore tabou. Quand on opte pour le mariage, tout est tout beau, tout rose, on élude donc la question de choisir un régime, on opte souvent pour le régime classique, sans réellement connaître les conséquences.
Dans le cas du choix du régime matrimonial de la “communauté des biens réduite aux acquêts” vous partagez tout, même les dettes. Imaginons que votre conjoint ait une entreprise et que celle-ci fasse faillite, vous êtes redevable de ses dettes au même titre que lui, alors que vous n’avez jamais travaillé dans sa société. À l’inverse, en cas de divorce, la personne qui détient la société doit à son ex-époux la moitié de la valeur de l’entreprise, alors même que cet époux n’a jamais travaillé dans la société, trouvez-vous cela juste ? Moi personnellement, non.
Avec ce régime, on est solidaire de toutes les dettes de l’autre, si les biens personnels de la personne ne suffisent pas à rembourser ses dettes, alors, les biens acquis en commun peuvent être saisis.
Optez pour le régime de la séparation de biens peut faire peur, car cela sous-entend que l’on envisage une séparation, mais non ! Selon moi, c’est être prévoyant et c’est surtout qu’on se laisse le choix d’avoir des biens en commun et que l’on continue à avoir des biens personnels. C’est plus équitable, surtout lorsque l’on a une grande différence de revenus dans le couple. Ce régime permet de se protéger en cas de faillite personnelle ou professionnelle du conjoint, de protéger les biens acquis en commun et de se laisser la possibilité d’obtenir d’autres biens en commun ou à titre personnel.
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