Comment bien préparer sa retraite financièrement : immobilier et/ou placements financiers ?

La baisse des pensions de retraite est inéluctable compte tenu du déséquilibre démographique qui augmente le rapport entre nombre de retraités et nombre de cotisants.

Sans parler de faillite du système de retraite, il faut s’attendre à devoir se prendre en charge financièrement : faire sa retraite soi-même, ou au moins en partie.

Même si préparer sa retraite à 30 ans peut sembler un peu déprimant, il y a moyen de rendre cela un peu plus motivant. Car la préparation de la retraite, c’est avant tout une histoire de prévoyance et de développement de son patrimoine pour obtenir des revenus ou du capital dans le futur !

Dans quoi investir pour sa retraite ? Inutile de faire compliqué, les bonnes recettes fonctionnent très bien. Le but n’est pas d’être original mais efficace, alors explorons les deux pistes principales : l’immobilier et les placements financiers.

L’immobilier

Être propriétaire de son logement à la retraite

Posséder sa résidence principale sans dette à la retraite est sécurisant. Ne pas devoir payer un loyer alors que ses revenus d’activité ont fondu apporte une tranquillité d’esprit indéniable. Les aspects positifs sont connus : ne nous attardons pas dessus, concentrons-nous sur les points d’attention pour réussir cette opération

On n’a pas les mêmes besoins à la retraite qu’en période d’activité : la taille du logement évolue (les enfants ont quitté le foyer), sa configuration aussi (un logement de plain pied est plus pratique) et son emplacement est souvent différent (nul besoin d’être proche de son lieu de travail).

Acheter un appartement en préparation de la retraite peut sembler sécurisant. Mais il ne s’agit pas forcément du même bien ! En pratique, il faut s’attendre à revendre sa première résidence principale pour acheter le logement que l’on occupera à la retraite.

La pierre n’est pas très flexible… On le verra un peu plus loin, les investissements financiers sont souvent à privilégier : ils permettent de changer d’avis facilement !

Acheter de l’immobilier locatif avec un crédit qui s’arrêtera à la retraite

Investir dans l’immobilier

C’est une autre stratégie courante : acheter un bien immobilier locatif à crédit en calant l’échéance du crédit sur la date anticipée de départ à la retraite. Les échéances du crédit sont en partie payée par les loyers, et en partie par l’effort d’épargne. Il est possible d’équilibrer les deux à condition d’ajouter un apport personnel : le taux d’effort est personnalisable.

À la liquidation de la retraite, le crédit sera entièrement remboursé et les loyers viendront compléter les pensions de retraite.

Pour emprunter cette stratégie, il faut évidemment avoir le goût pour la gestion d’un bien immobilier ! Certes, on peut déléguer à une agence, mais cela se ressent sur la rentabilité, et il faut tout de même surveiller l’agence…

Quel type de bien choisir ? Il faut faire un compromis entre bonne rentabilité (studios, deux pièces) et risque de vacance (plus élevé pour les petites surfaces). Il faut aussi tenir compte de l’emplacement : avoir un bien locatif près de chez soi est plus facile à gérer, mais si l’on déménage à la retraite, l’opération perd du sens : on se retrouve avec un bien éloigné que l’on fera mieux de vendre pour récupérer l’argent.

Comme souvent en immobilier, il n’y a pas une solution unique. C’est au cas par cas, en fonction de nombreux facteurs propres au bien mais aussi à l’individu (souhaits de vie, environnement familial…) . Ce qu’il faut faire, c’est comparer l’immobilier locatif aux autres placements.

Les SCPI : à crédit ou en nue-propriété

Vous connaissez peut-être déjà les SCPI (Sociétés Civiles de Placement en Immobilier), ou “pierre-papier”. Ces placements permettent d’investir dans l’immobilier commercial et professionnel (bureaux, galeries commerciales, murs de boutiques, cliniques, entrepôts…) de façon diversifiée, avec un ticket d’entrée minime.

Ces placements offrent des revenus réguliers, en fonction des loyers qu’ils perçoivent de leurs locataires. Si l’on a pas besoin de revenus complémentaires en période de vie active, la bonne stratégie consiste à emprunter pour acquérir des SCPI. Ici encore, on calera l’échéance de l’emprunt sur la date prévue de fin d’activité professionnelle. Les mensualités de prêt seront en partie payées par les loyers.

Il restera nécessairement une part d’effort d’épargne car les loyers ne couvriront jamais totalement le prêt. Il n’y a pas de martingale !

En prévision de la retraite, pensez aussi à la nue-propriété. Cela revient à acheter une part de SCPI “démembrée” qui ne verse aucun revenu pendant un certain nombre d’années (idéalement, le nombre d’années qui vous sépare de la retraite) : 5, 10, 15, 20 ans par exemple. En contrepartie, le prix d’achat est décoté, d’autant plus fortement que l’on renonce à des années de revenus. À l’échéance prévue, la SCPI est automatiquement “remembrée” et vous commencez à percevoir les revenus normalement.

Ce montage est fréquemment utilisé par les gestionnaires de patrimoine pour leurs clients à la recherche d’un placement “à départ différé” pour la retraite. Il présente l’avantage de ne pas mobiliser de capacité d’endettement. C’est aussi une bonne solution pour obtenir un complément de revenu d’ici 10 ans par exemple, sans forcément attendre l’âge de la retraite légale, mais débuter une petite retraite anticipée à l’âge que l’on aura choisi !

Il existe de nombreuses SCPI et toutes ne se valent pas. Elles n’ont pas les mêmes rendements, il est donc important d’être accompagné par un professionnel pour choisir sa SCPI, en fonction de ses objectifs. Portail-scpi.fr vous met justement en relation avec des conseillers financiers et ce gratuitement.

La SCPI n’est pas à prendre à la légère le rendement est intéressant entre 4 et 6% mais vous devez vous former pour choisir les bonnes SCPI, je vous recommande le livre: Devenir rentier avec les SCPI.

Les placements financiers pour préparer sa retraite

investir en bourse

Préparer sa retraite en utilisant des placements financiers présente plusieurs avantages par rapport à l’immobilier :

  • la diversification est plus facile à réaliser (grâce aux ETF on peut acheter facilement des fonds investis sur plus de 1600 actions mondiales, pour quelques dizaines d’euros seulement)
  • on peut épargner à son rythme, y compris des sommes minimes chaque mois
  • déléguer la gestion est plus simple qu’avec une agence immobilière
  • on peut aussi retirer tout ou partie de l’argent pour réaliser un projet personnel sans attendre la retraite

Certes, l’argent placé est moins “tangible” qu’un bien immobilier. Mais il ne demande aucune maintenance, pas de travaux d’entretien, pas de relation avec des locataires… Cette tranquillité personnelle a une valeur ! Au final, le bon choix entre immobilier et financier dépend à la fois de la rentabilité et du risque anticipés, mais aussi du caractère de l’investisseur.

Le PER : Plan d’Epargne Retraite : défiscaliser ses revenus d’activité

Le dernier-né des placements d’épargne se nomme le Plan d’Epargne Retraite, ou PER. Il combine les avantages des nombreux placements d’épargne-retraite qu’il remplace (Madelin, PERCO, PERP…) et permet de se constituer une épargne retraite grâce à un coup de pouce fiscal.

Le principe est simple :

  • en cours de vie professionnelle, les versements se déduisent des revenus imposables. C’est donc un moyen de défiscaliser ses revenus
  • à la retraite, l’argent est récupérable sous forme de rente ou de capital (récupération fractionnée possible). Les revenus complètent la pension de retraite. Ils sont alors imposables (partiellement dans le cas de la rente). L’avantage fiscal du PER se situe uniquement à l’entrée.

Faut-il épargner pour le PER pour sa retraite ? Oui, mais sous conditions uniquement.

Le PER est en théorie bloqué jusqu’à la retraite. Il est déblocable en cas d’accidents de la vie (scénarios malheureux : accident grave, invalidité, etc.) et d’achat de résidence principale. Autrement dit, vous ne pourrez pas utiliser les fonds pour partir en vacances ou acheter une voiture ! Les plus dépensiers y verront un avantage, ceux qui sont attachés à la disponibilités de leur épargne feront la grimace.

La seconde condition tient à son fonctionnement sur le plan fiscal. Le PER défiscalise les sommes qui sont versées : les foyers les plus imposés profitent donc davantage de cet effet que ceux qui ne le sont pas.

Si vous optez pour le PER pour votre préparer votre retraite, étudiez surtout le niveau de frais. Sur un horizon très long, le moindre petit pourcentage de frais supplémentaires acquiert une importance démesurée à cause des intérêts composés… qui fonctionnent dans les deux sens !

L’assurance-vie : épargner tout au long de sa vie, même sans but particulier

assurance vie

On peut tout à fait épargner sa retraite grâce à l’assurance-vie. Ce placement, le préféré des français, est particulièrement souple et adapté à presque tous les besoins… Dont préparer sa retraite évidemment !

Rappelons les grandes lignes de l’assurance-vie. C’est un support d’épargne dans lequel vous pouvez inclure des fonds de placements, des actions, des SCPI… Les gains ne sont pas taxés tant que vous ne retirez pas l’argent, ce qui permet de faire jouer l’effet boule de neige des intérêts composés à plein. Après 8 ans, la fiscalité est très favorable, mais il est possible de sortir à tout moment. Dans le pire des cas, la fiscalité est celle du régime général.

C’est un placement bien adapté pour capitaliser pour sa retraite car il s’accommode bien d’un horizon long. Il permet d’y inclure des investissements rentables à long terme tels que les actions. Privilégiez alors les ETF, ces fonds indiciels très diversifiés. Ils offrent une excellente diversification, gage d’une réduction du risque, pour des coûts réduits qui évitent que le rendement disparaisse dans la poche de trop nombreux intermédiaires.

Les placements divers, physiques et alternatifs

Crowdlending, bitcoin, or, devises, forêts… En règle générale, on considère que ces placements ne doivent représenter qu’une partie marginale de votre épargne : 5 à 10 % maximum. C’est une diversification optionnelle, pas le moteur d’un patrimoine.

Pour la retraite, ils sont assez mal adaptés : vous avez besoin d’un support d’épargne qui a de l’ancienneté, sur lequel vous pouvez compter pendant des décennies, et qui bénéficie d’un contexte fiscal et juridique protecteur.

L’immobilier (physique ou pierre-papier), l’assurance-vie et dans une moindre mesure le PER correspondent parfaitement à ce besoin.

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